Cézanne disait, « vous n’avez pas à me rencontrer, regardez mon œuvre »

Pour Odile Rousselet, l’œuvre signifie selon les battements de son cœur :la poésie au fil du vent et des nuages ou bien une espèce de grand œuvre alchimique dans le sens propre, c’est à dire une transmutation de la matière, une recherche symbolique, subtile, toujours au sens philosophal ; cette matière si ténue presque spirituelle… Chaque jour, peindre, sculpter, modeler, assembler les matériaux les plus divers, les tissus les plus nobles et les plus vils et tout cela se trouve au rendez-vous qu’elle attend.


Odile Rousselet sait qu’elle peut, qu’elle doit conquérir un vaste territoire, qu’elle s’avance sur des terres inconnues, souvent hostiles. Il est certes plus facile de repiquer chaque fois les mêmes plantes dans un petit jardin, c’est sans risque, c’est plaisant et chaque pas est sûr. Mais ce n’est pas le cas pour un artiste vrai et sincère, il se griffe sur les ronces, il côtoie des abîmes mais il cherche et parfois trouve la pomme d’or.


Odile Rousselet sait cela et nous montre pour notre bonheur ce qu’elle a pu tirer de quintessence de toutes ces matières, de toutes ces couleurs. Dans sa vie Odile Rousselet a été en contact avec plusieurs continents, elle a tiré lumière et exubérance de l’Afrique mais aussi rigueur et approche quasi scientifique de l’Art de l’ancien monde.


Aujourd’hui, Odile Rousselet voit s’ouvrir un monde d’échanges fructueux avec des artistes et amateurs américains à la suite d’expositions en galerie à New York.Ceci est encore trop récent, trop ponctuel pour en voir des influences réciproques.Les probabilités sont grandes si l’on pense à son aura, ses enseignements, son exemple en Afrique


Je souhaite donc, connaissant bien son œuvre, à Odile Rousselet tout le succès, toute l’estime et dirai-je l’admiration qu’elle mérite sans discussion.

Jean Kohen
Graveur
Attaché au musée de Maningrida (Australie)
Le 8/12/2009

 L'Odysée d'Odile Rousselet

La singularité de l'oeuvre d'Odile-Rousselet tient à l'extrême diversité des matériaux auxquels elle a recours. C'est par la céramique que débuta son aventure, au cours des années 1960. Elle aurait pu s'y cantonner avec succès, mais son besoin de création allait immanquablement l'inciter à emprunter des voies multiples. Le choc eut lieu au Sénégal, pays crépitant de couleurs, de fragrances et de mythe dont Léopold Sédar Senghor (1906 – 2001) fut l'éminent et prodigieux poète. Cette destination résolument choisie devait bouleverser la vie et la recherche de l'artiste. Peinture, sculpture, tapisserie, masques et bijoux ne tardèrent pas à la solliciter (dans son travail, terre, verre, bois, métal, papier et fibres textiles cohabitent sans se heurter). D'une stupéfiante habileté manuelle, Odile Rousselet se lança dans une quête passionnante autant qu'inattendue. C'est souvent par le plus lointain que nous découvrons le sens profond de notre vie. L'infini curieusement nous aide à rejoindre l'intime. L'Afrique fut pour Odile comme une nouvelle naissance et le creuset d'une incroyable métamorphose dont la nature était probablement latente dans ses créations antérieures.


A travers les quatre éléments et l'étude des archétypes qui gouvernent la Création, Odile a su donner à son travail une dimension spirituelle et un sens puissamment symbolique. Tout ce qu'elle nous dévoile s'adresse à l'âme, au coeur et à l'intelligence, autant qu'aux sens, mais dans un souci permanent d'harmonie, d'accord retrouvé, comme le soulignent ses très récentes compositions abstraites. C'est par une lente et très patiente décantation que l'artiste est parvenue à cette pureté, à cette radieuse sérénité dont nous trouvons trace dans ses oeuvres.


Soucieuse de témoigner d'une expérience unique, d'une fusion réussie entre deux approches culturelles, deux modes de représentation de l'univers, elle nous entraîne au fil de ses rencontres vers un continent en devenir. Une saveur toute poétique irrigue les personnages et les objets qui l'accompagnent dans son périple (Histoire d'Eau, évocation de geste et de scènes rituelles, etc ...). Nous vous invitons à votre tour à l'escorter dans son voyage.

Luis Porquet,
écrivain, critique d'art

 Entre la Normandie et le Sénégal, au gré de plus de trente années partagées en deux civilisations artistiques, Odile ROUSSELET en a toujours montré une synthèse brillante et convaincante, alliant le somptueux à la poésie, la fluidité au bâtis, la sensualité de la forme à la suggestion du rêve.

Il a fallu qu'une native de Fréville, Croix Mare, ancienne élève de Jean-Claude MAUGER à l'École régionale des Beaux Arts de Rouen s'identifie ainsi au Sénégal pour devenir l'artiste représentative d'un art africain contemporain, et modifie la vision actuelle de la tapisserie et des oeuvres peintes et sculptées toujours d'une grâce élancée.

Ainsi, Odile ROUSSELET nous livre un superbe et chaleureux accord papier-fibres-peinture d'un équilibre étudié autour du pittoresque des thèmes choisis. Avec cette artiste, l'Afrique devient lumière grâce à son incontestable maîtrise technique, liée au dynamisme des matériaux et des couleurs.

La vigueur et le brio bouleversent la vision coutumière grâce à l'expressive manière d'interpréter sources et symboles, tandis que l'imagination de l'artiste transforme et transmet un art différent mais d'une incroyable fascination où se retrouve parfois la vocation première de céramiste d'Odile ROUSSELET.

André RUELLAN, critique d'art
www.art-culture-france.com

 De la terre à l'espace

La trajectoire que peut accomplir un artiste tient souvent à un fil, celui des rencontres qui orchestrent, à son insu, ce que sera son devenir. Il n'est de véritable « créateur » que celui qui se met à l'écoute du monde et découvre, du même coup, ce qui peut le relier aux autres comme aux énergies étemelles. Partie du travail de la terre, Odile Alexandre Rousselet a fini par comprendre que l'espace était son domaine, qu'elle s'exprime par la couleur ou les matières les plus diverses (fil, métal, bois, perles, papier précieux ou toile de lin). Plasticienne au sens fort du mot, elle a puisé une part de son vocabulaire sur le continent africain sans toutefois abandonner sa culture d'origine, ce qui nous semble la marque d'une nature équilibrée. Cette femme de caractère semble avoir tous les dons et s'est forgée une personnalité qui commande le respect.

Si le monde, pour beaucoup d'entre nous, se présente le plus souvent comme une énigme indéchiffrable, il est des êtres pour lesquels le moindre événement peut devenir un signe, une confirmation que la vie n'est nullement absurde ou purement hasardeuse. Leur destin, dès lors, prend un sens tout particulier, les reliant d'étape en étape aux énergies originelles que toutes les cultures animistes ont su traduire dans leur mythologie incandescente. Un itinéraire artistique tient autant à l'instinct qu'à ce qu'on nomme le savoir faire. Et si rien d'important ne saurait s'imposer sans la maîtrise parfaite d'une technique, celle-ci ne peut suffire à définir ce qu'est l'acte artistique, celui qui donne vie à la matière, ou plutôt la lui restitue. Nous avions rencontré Odile Alexandre Rousselet à l'occasion de son passage dans notre ville où elle faisait partie des invités de marque d'un important salon annuel. L'originalité et la force de son travail nous avaient tout de suite conquis. Habitués à l'ambiance des cimaises, nous ne faisons chaque année que trois ou quatre découvertes de cette ampleur. Nous avions, à n'en pas douter, affaire à quelqu'un d'assez rare pour susciter notre curiosité au point d'imaginer la perspective d'autres rencontres. Le temps nous a finalement permis de concrétiser ce souhait.

Mais qui donc est cette femme que la vie a comblée de dons et d'une nature peu ordinaire ? Au début, elle avait opté pour le travail du céramiste, mais cette tâche répétitive, où elle aurait pu exceller, ne parvenait pas à combler son appétit de création. « II faut retirer la terre des quatre éléments ; elle n'est que le produit hilare des trois autres » a écrit René Char dans La nuit talismanique (Editions Flammarion). « Etre-au-monde est une belle œuvre d'art qui plonge ses artisans dans la nuit », poursuit-il peu après. A l'évidence, Odile cherchait un sens à sa vie artistique. Cette réponse qu'elle appelait de tous ses vœux, elle allait la trouver en Afrique pour ne plus jamais renoncer à sans cesse aller de l'avant. Ce sont les masques rituels qui furent, en quelque sorte, les catalyseurs de cette progressive métamorphose. « Ce qui commande l'être, explique Gaston Bachelard, c'est moins les circonstances nécessaires pour subsister que les conditions suffisantes pour progresser. Il faut pour susciter l'être une juste mesure de nouveauté. » (in L'intuition de l'instant). Parfaitement d'accord avec cette thèse, nous pensons que seule nous modèle notre désir de dépassement et de dépaysement, élément qui est mu par cette part d'inconnu capable d'influer durablement sur notre manière de percevoir et d'aborder la vie. Confrontée à l'ailleurs, à la part mystérieuse de l'autre, Odile Alexandre Rousselet allait finalement puiser en elle-même les ressources de sa renaissance. Notre première naissance n'est qu'une mise au monde. Beaucoup d'entre nous s'arrêtent là, inconscients des capacités que la vie a placées en eux. Or si la mort finit toujours par nous rattraper en chemin, notre devoir terrestre est bel et bien d'aller au bout de nos possibilités, quelles que soient les voies qui nous sont momentanément accordées. Car nous ne sommes propriétaires de rien, pas même de cette force qui nous meut miraculeusement.

Chez Odile Alexandre Rousselet, ce que l'on nomme l'inspiration emprunte de multiples canaux : la musique, le rythme, la danse des éléments, le dialogue avec les objets. S'étant très longtemps consacrée à la tapisserie, elle fit un jour descendre ses oeuvres tissées des murs en vue de leur permettre de devenir de vraies sculptures, avec l'apport de différents matériaux métalliques qui forment, en quelque sorte, l'ossature de ses créations. Ayant séjourné sept années à Madagascar et effectué de nombreux voyages au Sénégal, qui est un peu devenu sa seconde patrie, Odile fabrique également ses propres papiers, fascinée par la transparence et la légèreté de ce matériau directement issu de l'arbre. Ce n'est pas un hasard si elle aime à parler de la germination, consciente de la magie que recèle ce concept. « Ce qui m'intéresse, c'est la mixité des cultures et des matériaux. J'ai trente-six recettes à ma portée » souligne-t-elle. A l'affût des traces, des signes, des instants où la vie paraît reprendre son essor, Odile n'en reste pas moins lucide. Au Sénégal, où son œuvre a été reconnue, elle a exposé avec Ousmane Sow, immense artiste dont le travail est universellement salué et reconnu. Mais elle se veut aussi actrice et accompagnatrice des nécessaires transformations sociales dont l'Afrique entière a besoin, notamment en ce qui concerne le statut de la femme. Ne fut- elle pas, dernièrement, la seule étrangère et femme à avoir été honorée du 3ème prix lors du 6ème Salon National des Artistes Plasticiens de Dakar. Magnifiant l'éphémère, la métamorphose incessante, les attributs de la féminité, et tout ce qui se joue « au-delà du visible », un grand nombre de ses pièces s'imposent comme autant de « totems », compositions savantes souvent marquées par une certaine asymétrie.

Alliant le symbolisme à la sensualité, la démarche d'Odile Alexandre Rousselet possède une dimension fréquemment architecturale et le caractère polymorphe de son œuvre en fait un hymne universel aux forces vives de la nature.

Luis PORQUET

          

A quoi sert l’art, sinon à nous rappeler que nous mourons et renaissons sans cesse ?

(…) Alliant avec subtilité la sculpture et le tissage, les réalisations d’Odile Rousselet  sont dédiées aux grands  rythmes cosmiques.
Ayant  passé  de  longues années sur le continent africain, l'artiste s'est imprégnée d'une autre façon de sentir, d'entendre et de voir le monde – tout ce  qu'habituellement  nous nommons la «réalité». Parallèlement, cette expérience très sensorielle a modifié sa relation au temps et engendré une sorte de symbiose entre ce qu'elle savait et les «mystères» qu'elle  découvrait.  Confrontée  à l'animisme, aux fameux esprits tutélaires, Odile A. Rousselet a ainsi réussi à faire cohabiter deux matériaux bien différents : le bois, dur et résistant, et la matière textile, fluide. Sa «cité des pêcheurs », sorte d'allégorie teintée d'humour, d'une vie tout à la fois terrestre et spirituelle, est une pièce marquante.«Tilène» et «La Germination» nous inspirent également de précieuses méditations sur la texture du microcosme et du macrocosme ( «Ce qui est en haut est pareil à ce qui est en bas»).(…) Nous entrons ici dans un espace de vie, une échelle de temps qui ne doit plus rien aux horloges.(…)

Luis PORQUET, Critique d'Art

 

The Odyssey of Odile Rousselet

The peculiarity of Odile Rousselet's work holds extremely variety of the materials which it bas appeal. It is with the ceramic that began its adventure, during 1960s. She would have been able to confine to it successfully, but her need of création was inevitably going to incite her to take multiple ways.

The shock took place in Senegal, country crackling of colors, fragrances and myths thanks also to the eminent and prodigious poet Léopold Sédar Senghor (on 1960 - 200 1). This place was determinediy chosen to upset the life and the search for her artistic life.

Painting, sculpture, tapestry, mask and jewels did not delay seeking her in his work, earth, glass, wood, paper métal and textile fibers live without coUiding. Ofa stunning sieight ofhand, Odile
Rousselet dashed into a fascinatmg collection as much as unexpected.

So far we go from our life and so deep we rediscover it through art, and curiously, it is the infinity that gets us to intimicy. Africa was for Odile a new arrival and the melting pot of an incredible metamorphosis that was probably in latent nature in its previous créations.

Through four éléments and study of the archetypes which govern the Création, Odile knew how to give to her work a spiritual dimension with a powerfully symbolic sense. All she reveals speak
to the soul, the heart and the intelligence, as much as the senses, always trying to keep harmony, all right found, as underline it the very recent abstract compositions.

It is by a slow and very patient settling that the artist reached to this purity, in this radiant serenity that brights from her work.

Worried of testifying a unique art style, a fusion made with a success between two cultural approaches, two fashions of représentation of the universe, she pulls us in the course of her
meetings with this incredible contry that is Africa. A quite poetic flavour irrigates the characters and the objects which surround us in the trip.

Come and have a breath into this outland trip with her.

Luis Porquet,
écrivain, critique d'art

From earth to space

The journey that an artist can accomplish can often depend on a thread of encounters that determine, without him or her knowing, what they will become. The title ‘creator’ can only be given to him who is prepared to listen to the world and discovers, at the same time, what can link him to others and to eternal energies. Odile Alexandre Rousselet began by working with earth, yet came to realize that space was her sphere, and she expresses this through colour and an extremely wide variety of materials (wire, metal, wood, beads, precious paper, linen cloth). A visual artist in every sense of the word, she draws part of her vocabulary from the African continent, without in any way abandoning her native culture, which seems to us to be a sign of a balanced temperament. This woman of character seems to have all the talents and has created a personality for herself that commands respect.

If the world, for many of us, seems all to often an indecipherable enigma, there are people for whom the least event can become a sign, a confirmation that life is not in the least absurd or purely random. Their destiny, from then on, takes on a distinctive meaning, and connects each stage in life to primeval energies that every animist culture has learned how to express through enlightening mythology. An artistic journey owes as much to instinct as it does to what we call know-how. And while it is true that nothing of importance can be created without a perfect mastering of technique, this is not sufficient to define an artistic act; that which gives the material life or, rather, gives life back. We met Odile Alexandre Rousselet when she came to our town as a distinguished guest for an important annual salon. The original and forceful nature of her work won us over immediately. Familiar with exhibitions, we make only three or four discoveries of this scale each year. Without a doubt , we were dealing with a talent rare enough to arouse our curiosity to the extent of looking forward to further meetings. With time, we were able to fulfill this wish.

Yet who, then, is this extraordinary woman whom life has showered with gifts? In the beginning, she opted for the ceramist trade, and while she could have excelled in this craft, the repetitive work failed to satisfy her creative appetite. “Earth should be removed from the four elements; it is merely the happy product of the three others” wrote René Char in La nuit talismanique (Editions Flammarion). “Being alive is a beautiful work of art which plunges craftsmen into the night”, he continues a little further on. Evidently, Odile was searching for a meaning to her artistic life. She was to find the answer she yearned for with all her heart in Africa, and since then has never ceased moving forward. It was the ritual masks worn during rituals which, in a way, formed a catalyst for the gradual transformation in her. “What controls humans” explains Gaston Bachelard “is not so much the circumstances needed to survive as sufficient conditions to progress. To arouse humans, they need the right amount of novelty.” (in L’intuition de l’instant). We agree absolutely with this thesis, and think that we alone shape our desire to surpass ourselves or change our surroundings, a desire stimulated by the unknown and capable of making a lasting influence on the way we perceive and approach life. Faced with the ‘elsewhere’, the mysterious part of the ‘other’, Odile Alexandre Rousselet was finally to draw from inside herself the resources needed for her rebirth. Our first birth merely brings us into the world. Many of us stop there, unaware of the abilities that life has given us. Now if death ends up catching up with us, our earthly duty is well and truly to do our best to reach our potential, by whichever path is from time to time open to us. For we own nothing, not even the force that miraculously moves us.

For Odile Alexandre Rousselet, that which we call inspiration comes from multiple sources : music, rhythm, the dance of the elements, and dialogue with objects. She has long been devoted to tapestries, and one day decided to take her woven works down from the walls to let them become real sculptures, with the support of different metallic materials to make up the skeleton, as it were, of her creations. Having lived for seven years in Madagascar and made numerous journeys to Senegal which became a sort of second home, Odile manufactures her own paper, as she is fascinated by the transparent and light quality of this material that comes directly from trees. It is not by chance that she likes talking about germination, since she is aware of the magic that the concept harbours. “What interests me is the mixing of cultures and materials. I have so many combinations within my reach” she emphasises. On the look-out for clues, signs, and moments when life seems to blossom again, Odile remains perceptive. In Senegal, where her work is acknowledged, she exhibited with Ousmane Sow, a hugely talented artist whose work is universally hailed and acknowledged. Yet she also sees herself as a militant and supporter of the necessary social changes that Africa as a whole needs, notably in the domaine of the status of women. Was she not, recently, the only woman foreigner to be honoured, gaining third prize, at the sixth National Salon of Visual Artists in Dakar? Her works emphasise the ephemeral nature of things, their constant evolution, the attributes of femininity, and all that which is played out “beyond the visible world”, and a large number recall ‘totems’, skilful compositions which are often characterised by a certain asymmetry.

Combining symbolism with sensuality, Odile Alexandre Rousselet’s approach frequently includes an architectural dimension and, through its polymorphic nature, her work is a universal hymn to the dynamic forces of nature.

Luis PORQUET

 As a result of having shared over thirty years between Normandy and Senegal, Odile ROUSSELET has always displayed a brilliant and convincing synthesis of the two artistic civilisations, combining the sumptuous with the poetic, fluidity with structure, and sensuality of shape with a dream-like quality.

When this native of Fréville, Croix Mare, and former student of Jean-Claude MAUGER at the regional school of Fine Arts in Rouen identified herself with Senegal, it was inevitable that she should become the representative artist for contemporary African art and altered the current view of tapestry and of paintings and sculptures of slender grace.

Thus, Odile ROUSSELET offers us a superb and warm harmony of paper, fibres and paint which are in a careful balance according to the picturesque nature of the chosen themes. Africa becomes a continent of light through this artist thanks to her incontestable mastery of technique, combined with the dynamic combination of materials and colours.

Her vigour and panache turns on its head the traditional view thanks to the expressive way in which sources and symbols are interpreted, while the artist’s imagination remodels and portrays an artform that is original but incredibly fascinating and which at times echoes Odile ROUSSELET’s first vocation as a ceramist.

André RUELLAN, Art Critic
www.art-culture-France.com

 What’s the use of art if not to remind us that we repeatedly die and are reborn ?

(…) The works of Odile Rousselet, by forming an alliance of the subtlety of sculpture and weaving, are dedicated to the grand cosmic rhythms. 
Having spent many years on the African continent, the artist has become infused with another way of feeling, hearing and seeing the world – everything which we usually call “reality”. In parallel, this highly sensory experience has modified her relationship with time and given rise to a sort of symbiosis between what she knew and the “mysteries” she discovered.  Confronted by animism, belief in the famous guardian spirits, Odile A. Rousselet has succeeded thus in enabling two very different materials to co-exist: hard and strong wood and fluid textiles. Her “City of fishermen”, coming from a kind of allegory, which is tinged with humour and a life which is simultaneously earthly and spiritual, is a remarkable piece. “Tilène” and “La Germination” inspire us similarly with valuable meditations on the texture of both the microcosm and the macrocosm (“That which is above is similar to that which is below”). (…) We enter here into an arena of life and a timescale which no longer owes anything to clocks. (…)

Luis PORQUET, Art Critic

Wozu dient die Kunst, wenn nicht dazu, uns daran zu erinnern, dass wir unaufhörlich sterben und wieder geboren werden ?

(…) Die Werke von Odile Rousselet, die subtil Skulptur und Weberei verbinden, sind den großen kosmischen Rhythmen gewidmet. 
Die Künstlerin, die lange Jahre auf dem afrikanischen Kontinent verbracht hat, ist durchdrungen von einer anderen Art, die Welt zu fühlen, zu hören und zu sehen – alles, was wir für gewöhnlich die «Realität» nennen. Parallel dazu hat diese sehr sinnliche Erfahrung ihr Verhältnis zur Zeit verändert und eine Art Symbiose zwischen dem, was sie wusste und den «Mysterien», die sie entdeckte, hervorgebracht.  Mit dem Animismus und den berühmten Schutzgeistern konfrontiert, ist es Odile A. Rousselet gelungen, zwei sehr verschiedene Materialien zu kombinieren: Holz, hart und widerstandsfähig, und fließendes Textil. Ihre «cité des pêcheurs » (Stadt der Fischer), eine Art mit Humor gefärbte Allegorie eines gleichzeitig irdischen und spirituellen Lebens, ist ein markantes Werk. «Tilène» und «La Germination» (Das Keimen) inspirieren uns ebenfalls zu köstlichen Meditationen über die Struktur des Mikrokosmos und des Makrokosmos ( «Was oben ist, ist so wie das, was unten ist»). (…) Wir treten hier in einen Lebensbereich ein, eine Zeitskala, die nichts mehr mit Uhren zu tun hat.(…)

Luis PORQUET, Kunstkritiker

¿Para qué sirve el arte si no es para recordarnos que uno muere y renace sin cesar?

(…) Las obras de Odile Rousselet, aliando sutilmente la escultura y el tejido, están dedicadas a los grandes ritmos cósmicos.
La artista, al haber pasado muchos años en el continente africano, se ha impregnado de otra manera de sentir, oír y ver el mundo –todo lo que habitualmente denominamos “realidad”. De forma paralela, esta experiencia muy sensorial ha modificado su relación con el tiempo y ha engendrado una especie de simbiosis entre lo que ya sabía y los “misterios” que iba descubriendo. Confrontada al animismo, a los famosos espíritus tutelares, Odile A. Rousselet ha conseguido de este modo hacer coexistir dos materiales muy distintos: la madera, dura y resistente, y la materia textil, fluida. Su “ciudad de pescadores”, especie de alegoría teñida de humor, una vida al mismo tiempo terrenal y espiritual, es una pieza decisiva. «Tilène» y «La Germination» nos inspiran también valiosas meditaciones sobre la textura del microcosmos y del macrocosmos (“Lo que está arriba es semejante a lo que está abajo”). (…) Entramos aquí en un espacio de vida, una escala del tiempo que ya no está en deuda alguna con los relojes. (…)

Luis PORQUET, Crítico de arte

A cosa serve l’arte se non a ricordarci che si muore e si rinasce continuamente ?

(…) Le opere di Odile Rousselet, felice connubio di scultura e tessitura, sono dedicate ai grandi ritmi cosmici. Il lungo soggiorno dell’artista nel continente africano ha influito sul suo modo di sentire, ascoltare e vedere il mondo, quello che abitualmente definiamo la “realtà”. Quest’esperienza, molto sensoriale, ha agito parallelamente sulla sua relazione al tempo e generato una sorta di simbiosi tra ciò che l’artista sapeva ed i “misteri” che scopriva. Confrontata all’animismo, ai famosi spiriti tutelari, Odile A. Rousselet è riuscita a combinare due materie molto diverse: il legno, rigido e resistente, ed il tessuto, materia fluida. Opera significativa: la “Città dei pescatori”, sorta di allegoria, venata di umorismo, di una vita al tempo stesso terrestre e spirituale. “Tylène” e “La germinazione” ci ispirano anche preziose riflessioni sulla corrispondenza tra il microcosmo ed il macrocosmo (“quel che sta in alto sta in basso”). (...) Entriamo in uno spazio di vita, una scala temporale che non ha più niente a che vedere con gli orologi. (...)

Luis PORQUET, Critico d'arte

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